Le cholestérol n’est pas mauvais pour la santé, voici pourquoi

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Le titre de cet article n’est pas racoleur ni trompeur, dans les prochaines lignes je vais raconter une autre histoire de l’un des mythes les plus ancrés dans l’inconscient collectif et t’expliquer pourquoi le cholestérol est nécessaire pour ta santé. Je vais raconter l’histoire de sa diabolisation injustifiée et démontrer que baisser le cholestérol n’est pas forcément une bonne idée.

Le Cholesterol LDL et l’infractus

Tu sors peut-être de chez ton médecin, avec une analyse de sang qui montre un cholestérol LDL élevé, pas de panique, ça ne signifie en rien que ta santé est en danger. Il est temps que cette information soit assimilée par le plus grand nombre, c’est pourquoi ce dossier est étayé de nombreuses études scientifiques parues dans les revues les plus prestigieuses.

Les niveaux de cholestérol total est un indicateur peu fiable sur ton état de santé. Par exemple, en moyenne les patients admis à l’hôpital pour une attaque cardiaque ont un niveau de cholestérol normal ou bas. Cette étude (1) parue dans le Journal of American Heart Association (JAHA) le montre même si au départ elle a pour but d’augmenter l’utilisation des médicaments qui baissent le niveau de cholestérol, les statins.

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Traduction : en moyenne, le niveau de LDL-C des patients admis pour un infarctus du myocarde, sans antécédent de maladie cardiovasculaire, ne sont pas sensiblement élevé avec ou sans prise de statins

Le cholestérol, à quoi ça sert ?

Avant de s’emballer et entrer dans les détails on va brièvement expliquer ce qu’est le cholestérol et à quoi ça sert.

On en entend parler sans savoir vraiment ce que c’est.

Quand on parle de niveau de cholestérol dans le sang on parle de petites particules appelée lipoprotéines. Il s’agit de petites capsules de protéines remplies de gras. Il y en a plusieurs types, les plus connus sont les LDL et HDL. Le sang contient également des VLDL, ILDL et ULDL.
Les médecins se focalisent sur le LDL et HDL de manière générale car ce sont les deux particules les plus étudiées. On associe un HDL élevé à un plus faible risque de maladies cardiovasculaires, c’est pour ça qu’il est appelé bon cholestérol.

À l’opposé, on assoie un LDL élevé à un risque cardiovasculaire plus élevé. C’est pour cela qu’il est appelé mauvais cholestérol.

Cette classification est trompeuse, c’est un peu comme dire qu’une rougeur liée à la timidité est une bonne rougeur. Et qu’une rougeur liée à une allergie est une mauvaise rougeur. Le cholestérol, comme la rougeur n’est qu’un indicateur de ce qui se passe dans le corps et non ce qui provoque les maladies.

A quoi sert le cholestérol ?

Je n’ai pas la prétention de savoir tout sur le cholestérol, en réalité la science effleure à peine la surface de toutes les utilisations que fait notre corps du cholestérol. Ce que l’on sait à ce jour est qu’il est indispensable pour être en bonne santé. On peut mentionner trois points essentiels où le cholestérol est indispensable :

Les lipoprotéines transportent l’énergie

Notre corps est capable d’utiliser le sucre pour fonctionner, il est également possible d’utiliser le gras et les corps cétoniques comme source d’énergie. Un corps en bonne santé doit pouvoir être capable d’alterner entre ces différentes sources d’énergie en fonction de leurs disponibilités. Le sucre est transporté dans le sang tel quel, alors que le gras (triglycérides) est transporté dans les particules de lipoprotéines. Les lipoprotéines sont produites et recyclées dans le foie et vont alimenter nos muscles et nos organes en bon gras pour qu’ils fonctionnent. Dans les particules de lipoprotéines on trouve surtout des triglycérides pour l’énergie, du cholestérol pour d’autres fonctions et des vitamines liposolubles. Le cœur particulièrement est programmé pour bruler le gras (2)et non le sucre comparé aux autres organes.

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Traduction : les acides gras sont la source principale d’énergie (pour le cœur)

Donc le cholestérol est indispensable pour fournir de l’énergie à votre cœur, transporter les vitamines et le « cholestérol » lui-même pour construire nos cellules.

Pour nous construire

On divise notre alimentation en trois macronutriments, le gras, les sucres et les protéines. Sur les trois, seul le sucre n’est pas utilisé dans la construction de notre corps (certains types de sucres sont utilisé dans la construction de l’ADN). Littéralement toutes les membranes des cellules de ton corps sont construites avec du gras. En particulier les cellules du système nerveux et du cerveau sont protégées par la myéline qui est essentiellement du cholestérol. Donc le cholestérol est transporté également pour servir dans la réparation et la construction de votre corps au jour le jour. Quand les niveaux de cholestérol ne sont pas optimaux, de nombreuses maladies peuvent apparaitre.

La fabrication des hormones

Enfin le dernier point sur l’utilité du cholestérol est qu’il sert de matière première à la fabrication de très nombreuses hormones : vitamine D, testostérone, œstrogène, progestérone, cortisol …

Les hormones constituent un système de communication ultra pointu qui permet d’envoyer des ordres à nos organes/cellules. Si tu n’as pas assez de cholestérol pour produire tes hormones, ta santé part en vrille.

Si le cholestérol n’est pas dangereux, pourquoi on l’analyse et que les médecins prescrivent des médicaments pour le baisser ? Ils se basent bien sur la science ?

Le cholestérol et la mortalité

La médecine moderne fonctionne en silo, un peu comme des rails de train. Les spécialités se croisent très peu. Cette ultra focalisation et spécialisation engendre une vue trop étroite des mécanismes de notre corps qui mènent à la maladie ou au bienêtre. L’étude des maladies cardio vasculaire par exemple ne s’intéresse quasiment pas aux liens possibles avec le cancer.

Il existe plusieurs manières d’étudier l’impact d’un médicament ou d’un changement d’habitude alimentaire sur les patients. Le plus pertinent est l’impact sur toutes les causes de mortalité. Par exemple si on suit deux groupes identiques de 100 personnes, le groupe A suit un régime standard et mange une banane par jour, le groupe B suit seulement un régime standard. Au bout de 10 ans, si cinq personnes meurent dans le groupe B et que trois personnes meurent dans le groupe A, on va dire que la Banane réduit toutes les causes de mortalité de 40%.

Les études qui incriminent le cholestérol bien souvent n’étudient pas toutes les causes de mortalité, elle se focalise sur la survenance de maladies cardiovasculaires et la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires. Donc dans un souci de pertinence on va particulièrement se concentrer sur l’impact du cholestérol sur toutes les causes de mortalité, en non seulement les maladies cardiovasculaires.

Ancel Keys et les clés de la discorde

Cette histoire commence et se déroule principalement aux états unis. Ce pays a profondément influencé les politiques de santé publique de toute la planète. Depuis les années 50, les Américains constatent l’augmentation des maladies cardio vasculaire.

Le scientifique américain Ancel Keys est convaincu que le cholestérol cause les maladies cardiovasculaires, son raisonnement est qu’on trouve du cholestérol dans les veines bouchées de patients morts de maladies cardiovasculaires. En 1953, il a réussi, grâce à une graphique controversé, à convaincre le monde qu’une alimentation riche en graisses animales et en viande rouge provoque des maladies cardiaques.

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Acel Keys, graphique des six pays (3)

Le problème est que dans son graphique, Keys a sélectionné six pays sur 22, pour lesquels les données sur l’alimentation étaient disponibles à cette époque et a tracé un lien entre la quantité de graisses consommées et les maladies cardiovasculaires. Si on prend en compte les autres pays, ce lien n’est plus pertinent. L’exemple le plus marquant est d’ailleurs la France.

Les Français entre 55 et 59 ans consommaient plus que le triple de graisses saturées des Japonais, mais ils avaient encore moins de maladies cardiaques dégénératives.

Quatre ans plus tard, deux scientifiques, Yerushalmy and Hilleboe, ont critiqué le travail de Keys en 1957 et ont publié le graphique entier ci-dessous en utilisant toutes les données disponibles. Il est impossible de construire une relation évidente entre la graisse consommée et les maladies cardio vasculaire.

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Graphique de Yerushalmy J et Hilleboe (4)

L’argument de Keys tombe à l’eau, cependant pendant les quatre années qui séparent ces deux graphiques, l’opinion publique et l’état américain se laissent convaincre et commence à croire en cette hypothèse à cause d’un évènement clé. À l’automne 1955 le président américain Eisenhower a connu une attaque cardiaque violente qui a failli lui couter la vie. À cet période, la voix la plus audible dans la communauté scientifique est celle d’Ancel Keys.

L’état américain finance alors de nombreuses études qui vont tenter de prouver le lien entre la consommation de graisses, le cholestérol et les maladies cardiovasculaires.

Framingham Study

Il s’agit de l’étude la plus longue, la plus importante et influente sur le sujet des maladies cardiovasculaires. Elle a débuté en 1948, donc avant l’événement cités et se poursuit jusqu’aujourd’hui. Les premières conclusions sont publiées en 1957.

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Conclusions de l’étude Framingham en 1957 (5)

Les premières conclusions de l’étude parues en 1957 ont démontré l’existence de trois facteurs de risque dans l’apparition des maladies cardiaques. La pression artérielle élevée, le poids et le niveau élevé de cholestérol. Je le répète il s’agit de facteurs et non d’acteurs.

Cette étude montre deux choses

  • La consommation de graisses saturées peut augmenter le cholestérol
  • Un cholestérol élevé est lié à une augmentation des maladies cardiovasculaires

Cependant, elle ne démontre pas que

  • Les graisses saturées provoquent les maladies cardiaques
  • Le cholestérol provoque les maladies cardiaques

Le lien entre cholestérol et maladies cardiovasculaires est une corrélation et non un lien de cause à effet. Néanmoins, cela suffit pour apporter de la crédibilité à l’hypothèse d’Ancel Keys.

Maintenant que ce lien est scientifiquement validé, les scientifiques sont passés à l’étape suivante : prouver que baisser le cholestérol réduit les risques de maladies cardiovasculaires et baisse la mortalité. On va voir que les résultats de ces études sont loin de valider cette hypothèse et montrent même l’inverse.

La Minnesota study

La Minnesota study est la première étude scientifique à double aveugle mené dans le but de prouver que baisser le cholestérol en changeant l’alimentation allait réduire le risque de maladie cardiovasculaire, elle s’est déroulée entre 1968 et 1973. C’est l’étude la plus rigoureuse qui existe dans le domaine à ce jour.

Le problème avec les études réalisée sur une population normale est que les personnes peuvent modifier leur régime spontanément et fausser les résultats.

C’est pour cette raison que le rigoureux Ivan Frantz Jr suggère de réaliser cette étude dans des hôpitaux psychiatriques ou l’alimentation des patients est strictement contrôlé.

Les patients sont divisés en deux groupes, le premier continue de manger le menu standard de la cantine contenant 18% de graisses saturées. Le second groupe mange un régime faible en graisse saturé 9%, remplacé par des graisses polyinsaturées. Dans l’étude publiée en 1989 les scientifiques expliquent qu’ils ont eu du mal à réaliser cette substitution, ils y sont parvenus en utilisant du lait où la graisse est remplacée par de l’huile végétale et en cuisinant avec de la margarine.

Après plusieurs mois de suivi, les premiers résultats tombent, le cholestérol baisse de manière spectaculaire, plus de 30mg en moyenne. Cependant, les scientifiques ne voient aucun effet de cette baisse de cholestérol sur l’apparition de maladies cardiaques, la mort par maladies cardiaque ou par toute autres causes.

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Conclusions originales de la Minnesota study (6)

C’est un tel échec qu’Ivan Frantz renonce à publier cette étude au début, puis publie, seize ans plus tard, en 1989 les résultats partiels que vous pouvez lire ci-dessus. Le journaliste américain Malcolm Gladwell  a dédié un podcast à cette histoire fascinante.

Pres de 20 ans plus tard, le fils de Ivan Frantz retrouve les données originales de l’étude dans un cellier, et les met à disposition du chercheur Christopher E Ramsden qui va les analyser.

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Nouvelles conclusions de la Minnesota study après ré-évaluation (7)

Cette nouvelle étude est publiée dans le British Medical Journal en 2016, les résultats de l’étude sont sans appel, une baisse de 30mg de cholestérol augmente les risques de mortalité de 22%.

Pour ne pas s’égarer je me permets de rappeler l’objectif de cet article, il n’a jamais été démontré que baisser son niveau de cholestérol allonge la durée de la vie.

Les recommandations nationales et internationales sur le cholestérol font abstraction de ces études qui clairement démontre que le lien du cholestérol à notre santé est bien plus complexe. S’il y avait qu’une seule étude qui invalide la théorie de cholestérol, on pourrait se dire que c’est une erreur, mais il y en a beaucoup et de grande envergure.

Suite de l’étude Framingham

Avant de poursuivre sur d’autres points, je tiens à illustrer la complexité du sujet avec une autre conclusion de l’étude, publiée en 1977, donc 20 ans après les premières conclusions. Les chercheurs se sont amusés à regarder l’influence du cholestérol sur une partie de la population : les personnes âgées entre 49 et 82 ans. Dans l’inconscient collectif, la cinquantaine est l’âge auquel il faut commencer à se soucier de son cholestérol.

Les conclusions sont encore une fois surprenantes

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Des conclusions contradictoires avec celles de 1957 (8)

Traduction : A cette tranche d’âge le cholestérol total n’est pas associé aux le risques de maladies cardiovasculaires.

C’est exactement l’opposé de ce que pense la majorité des médecins. Malheureusement ils s’arrêtent aux conclusions des années 50 et ignorent toutes les nouvelles analyses qui viennent contredire ces points.

l’étude MRFIT

Après le cuisant échec de la Minnesota study, des chercheurs ont lancé une initiative internationale pour étudier plusieurs facteurs de risques liés aux maladies cardio vasculaire à la fois : le cholestérol, la pression artérielle et la cigarette. Cette étude est réalisée dans plusieurs pays, pour ce qui est des Etats-Unis, ils ont sélectionné 12866 hommes à haut risque entre 35 et 57 ans, ils avaient en moyenne un cholestérol à 240.3mg/L. Ils les ont divisés en deux groupes. Le premier groupe va recevoir des médicaments pour baisser la pression artérielle, un coaching pour arrêter de fumer et un changement d’alimentation pour baisser le cholestérol, le groupe est suivi toutes les semaines. Le deuxième ne va rien faire. Il a simplement un rendez-vous médical annuel.

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La mortalité n’a pas baissé avec l’intervention de l’étude MRFIT, elle augmente! (9)

Les résultats vont vraiment décevoir et surprendre la communauté scientifique. La mortalité liée aux maladies cardiovasculaires est plus faible pour le groupe qui a suivi un traitement, cependant lorsqu’on regarde toutes les causes de mortalité, elle augmente !

Les scientifiques se lancent dans des hypothèses laborieuses pour expliquer pourquoi la mortalité augmente. Par exemple, ils pensent que les morts liées aux effets secondaires du traitement contre l’hypertension peuvent expliquer cette augmentation.

Pour ce qui est du cholestérol, on va regarder les résultats de l’étude dans tous les pays, les résultats de cet étude ont été publiés en 1992 (10) dans le Journal of American Medical Association (JAMA), elle prend en compte 350977 hommes suivi sur 12 ans :

On retrouve des résultats à la fois positifs et négatifs pour le cholestérol

Résultats contre le cholestérol

  • Le niveau du cholestérol au début de l’étude est lié aux maladies cardiovasculaires
  • Un cholestérol élevé (pas de précision) augmente le risque d’AVC non hémorragique

Résultats en faveur du cholestérol

  • Un cholestérol en dessous de 160mg/L double le risque d’hémorragies cérébrales (AVC)
  • Un cholestérol en dessous de 160mg/L augmente fortement le risque décès de:
    • Cancer du foie, hépatite et cirrhose
    • Cancer du pancréas
    • Cancer des poumons
    • Cancer du système lymphatique
    • Cancer du sang

Le cholestérol, le cancer et les AVC

Comme on vient de le voir, un cholestérol bas est lié à l’augmentation de nombreux cancers et d’AVC hémorragiques. Quasiment personne n’est au courant de ça. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi mais c’est le cas. C’est pour cette raison que je publie cet article.

Pour ajouter du poids à mon argument, on va voir d’autres études qui démontrent encore que baisser son cholestérol n’est pas forcément une bonne idée.

Un cholestérol bas est corrélé à une augmentation de quasiment tous les types de cancer, comme on l’a vu la MRFIT study le montre, mais aussi l’étude suivantes (11) le montre. Plus de 500 000 hommes et femmes ont été suivis pendant 11 ans pour étudier la mortalité liée aux cancers, en Norvège, Autriche et en Suède

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Traduction : le niveau de cholestérol total est inversement corrélé avec le risque de cancer chez la femme et pour de nombreuses parties du corps pour l’homme.

Donc plus le cholestérol est bas plus ils risquent de mourir de cancer, plus le cholestérol est élevé moins ils risquent de mourir d’un cancer.

Pour aller plus loin, l’étude suivante (12) montre ce lien de manière claire. Les scientifiques ont analysé de nombreuses études où on a tenté de baisser le cholestérol des gens, on constate qu’en moyenne le risque de cancer augmente de 24% pour les personnes sujettes aux études.

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Traduction : en agrégé, les études de baisse de cholestérol analysées ici montrent une augmentation de la survenance de cancer (mortalité principalement) d’environ 24% dans les groupes sujets à la baisse de cholestérol.

Enfin, pour appuyer les résultats de MRFIT study qui montrent que tenter de baisser le cholestérol peut être contreproductif, on va s’intéresser aux AVC hémorragiques.

Dans la très fameuse étude américaine Honolulu Heart Program (13). 8006 américains, entre 45 et 68 ans, d’origine japonaise ont été suivis entre 1965 et 1968. L’étude montre que plus le cholestérol est bas, plus le risque d’hémorragie intracérébrale est élevé et inversement plus le cholestérol est élevé moins le risque est élevé.

Cette étude est parue dans le journal Stroke, référence sur le sujet des AVC. Elle suggère de ne pas systématiquement proposer la baisse de cholestérol.

Encore une fois, ces études ne sont que des exemples, il en existe beaucoup d’autres qui montrent la même chose. Le fait que la baisse du cholestérol augmente le risque de cancer et de certains AVC peut expliquer pourquoi on n’a jamais réussi à démontrer que baisser le cholestérol est une bonne chose.

Certaines études vont encore plus loin, elles démontrent (14) même que le LDL, que les médecins appellent « mauvais cholestérol » est globalement protecteur. C’est particulièrement le cas au Japon.

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Traduction : globalement, une relation inverse est constatée entre toutes les causes de mortalité et le niveau de cholestérol total (ou LDL) : la mortalité est la plus élevée dans les groupes qui ont le cholestérol le plus bas sans exception.

Le cholestérol des Japonais

On a souvent une vision idéalisée des Japonais en ce qui concerne la santé, ils vivent plus longtemps. Ce qu’on sait moins est que le Japon est le cinquième pays le plus touché par le diabète de type 2. Pour ce qui est du cholestérol, les Japonais ont globalement des niveaux un peu plus bas comparés aux occidentaux. Hasard ou non, les Japonais ont un véritable problème avec les AVC, en particulier hémorragiques, qui sont une des principales causes de mortalité et handicap chez les hommes.

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Traduction: ce qui cause le plus de morts (15)

De nombreuses études japonaises montrent une corrélation inverse entre le niveau de cholestérol et toutes les causes de mortalité, donc plus le cholestérol est élevé moins la personne à de chance de mourir.

Par exemple dans l’étude Isehara (16), les scientifiques ont analysé les données des habitants, de plus de quarante ans, de la ville Isehara entre 1994 et 2004 (8,340 hommes et 13,591 femmes).

Dans le graphique suivant on voit le niveau de LDL corrélé à toutes les causes de mortalité. On constate que plus le LDL est élevé moins il y a de mort. Quelle que soit la cause de la mortalité.

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Grille de lecture : la largeur des colonnes représente la proportion de la population qui se trouve dans cette catégorie. La hauteur de la colonne représente le nombre de morts par 100 000 participants par an.

Les statins et le cholestérol

Pour finir avec ce sujet passionnant je partage avec vous une de mes citations préférées: pour un problème compliqué, il existe toujours une solution simple, évidente et totalement fausse.

Regardons ce que propose les médecins à un problème compliqué que sont les maladies cardiovasculaires. Si ton médecin voit que ton cholestérol dépasse les 200mg il va quasi systématiquement te parler de médicaments pour réduire le cholestérol, en particulier si ton HDL est bas. Ces médicaments sont les statins.

Les statins limitent la production de cholestérol dans le foie et diminue le niveau de cholestérol dans le sang.

Quand un médecin te suggère de prendre un médicament je pense qu’il faut toujours poser les deux questions suivantes :

Ce médicament va-t-il prolonger ma durée de vie ?

Si non, ce médicament va-t-il améliorer ma qualité de vie ?

On va rapidement répondre à ces deux questions.

Les statins prolongent’il la durée de vie ?

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Dans cette méta analyse (17), qui reprend toutes les grandes études sur les statins, parue dans la revue « British Pharmalogical Society », les scientifiques concluent que la réduction des risques de mortalité apportée par les statins n’est pas statistiquement significative. Cela signifie qu’on ne peut pas affirmer avec certitude qu’ils ont cet effet.

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D’autre part cette étude précise que les personnes qui bénéficient des statins sont les personnes qui ont déjà des malades cardiaques, ou cardiovasculaire  avérées (une veine bouchée par exemple). Dans l’autre sens, les personnes qui n’ont pas de maladie cardiovasculaire avérée ne bénéficie pas des statins même s’ils ont un cholestérol élevé.

Pour enfoncer le clou, cette étude (18) parue dans le « Journal of American Medical Association »

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Explique que les statins n’améliorent pas le risque de mortalité pour les patients à risque, c’est-à-dire qui ont un taux de cholestérol élevé.

Donc pour ce qui est de la durée de vie, les statins ne vont pas augmenter ta durée de vie à moins que t’ai déjà eu une attaque cardiaque, ou qu’on ait identifié des veines bouchés (athérosclérose).

Les statins et la qualité de vie (les effets secondaires)

Pour ce qui est de la qualité de vie, les statins n’ont clairement que des cotés négatifs,
autrement appelés effets secondaires. Les effets les plus fréquemment reportés sont des douleurs musculaires.

D’après le sondage de référence sur l’utilisation des statins dans le monde www.statinusage.com, environ 30% des patients ressentent des douleurs musculaires ou des faiblesses. C’est par cette même raison que 57% des personnes qui arrêtent les statins expliquent leurs choix. Enfin une étude (19)a regardé combien de patients continue le traitement sur le long terme, car c’est un bon indicateur du bénéfice du traitement ou de sa non acuité, seulement 25% des patients poursuivent leurs traitements lorsqu’il est prescrit en prévention.

Conclusion

Ne tirez pas sur les ambulances

Parce que les plaques qui bouchent les veines des victimes de maladies cardiaques sont composées principalement de cholestérol. Les scientifiques ont étudié le cholestérol et son lien avec les maladies du cœur. Des centaines de millions de dollars ont été dépensés pour prouver que le cholestérol élevé est dangereux pour le cœur et le veines, cependant, contrairement à la logique scientifique, l’opinion publique a simplement regardé les résultats qui incriminent le cholestérol dans les maladies cardiaques tout en ignorant ceux qui montre l’inverse. De plus, on a peu étudié les autres aspects positifs que la variation du cholestérol peut entrainer sur la santé.

Accuser le cholestérol des maladies cardiovasculaires c’est comme dire que les ambulances provoquent les accidents de la route. Elles sont toujours sur les lieux de l’accident, c’est forcément leurs fautes.

C’est l’erreur majeure que commettent les journalistes qui rapportent les résultats d’études scientifiques, c’est ce qui amène l’opinion publique et beaucoup de médecins, à penser que le cholestérol et la consommation de gras sont dangereux pour la santé.

Les véritables causes de cette maladie sont bien plus complexes que ce que nous voulons admettre. Et clairement, avec la montagne de preuves scientifiques qui s’accumulent jours après jours, le cholestérol ne peut être tenue pour responsable.

Pour aller plus loin, tu as un taux de cholestérol élevé, je te conseille de parler à ton médecin de ces deux paramètres qui sont aujourd’hui reconnus comme étant bien plus prédictifs du risque cardio vasculaire que le simple bon/mauvais cholestérol

Les triglycérides/HDL : idéalement ce ratio doit être inférieur à 2

Total cholestérol – (HDL+LDL) = Cholestérol restant doit être idéalement inférieur à 20mg/dl

Il peux également tester ton niveau d’inflammation avec le CRP.

À ce jour, améliorer son alimentation et faire une activité physique régulière est la méthode la plus efficace pour diminuer ton risque de maladies cardiovasculaires et améliorer ta santé.

Tu trouveras sur la page d’accueil de ce site les principes de l’alimentation beurre épinards, à base d’aliment réels, de beaucoup de légumes et peu de glucides, sans aliments industriels, ni sucre ni huile végétale. Je pense que ces principes constituent un socle solide pour améliorer ta santé.

Enfin, le meilleur test pour voir son risque de maladie cardiovasculaire est le score calcique. Il s’agit d’un scanner de la cage thoracique pour identifier les dépôts de calcium dans les artères. Ces dépôts indiquent la présence d’athéromes (artères bouchées).

Un calcium score de 0 montre l’absence de maladie cardiovasculaires. Au-delà de 0, les mêmes conseils évoqués plus haut s’appliquent. Dans cette étude (20) le calcium score permet une meilleur prédiction de l’aparition des maladie cardio vasculaire comparé au score de Framingham seul qui utilise le cholestérol.

Photo by Giulia Bertelli on Unsplash

1 Statin Eligibility and Outpatient Care Prior to ST‐Segment Elevation Myocardial Infarction

2 Biochemistry. 5th edition .Berg JM, Tymoczko JL, Stryer L. New York: W H Freeman; 2002

3 Keys A. Atherosclerosis: a problem in newer public health. J. Mt. Sinai Hosp. N. Y. 1953

http://www.wisenutritioncoaching.com.au/wp-content/uploads/2013/07/Keys-Atherosclerosis-A-Problem-in-Newer-Public-Health.pdf

4 Yerushalmy J, Hilleboe HE. Fat in the diet and mortality from heart disease; a methodologic note. N. Y. State J. Med. 1957

5 II. Coronary Heart Disease in the Framingham Study P21

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1550985/?page=18

6 Test of effect of lipid lowering by diet on cardiovascular risk. The Minnesota Coronary Survey.

http://atvb.ahajournals.org/content/9/1/129.long

7 Re-evaluation of the traditional diet-heart hypothesis: analysis of recovered data from Minnesota Coronary Experiment (1968-73)

https://www.bmj.com/content/353/bmj.i1246

8 High density lipoprotein as a protective factor against coronary heart disease

https://www.amjmed.com/article/0002-9343(77)90874-9/pdf

9 Multiple Risk Factor Intervention Trial. Risk Factor Changes and Mortality Results

https://jamanetwork.com/journals/jama/article-abstract/377969

10  Serum Cholesterol Level and Mortality Findings for Men Screened in the Multiple Risk Factor Intervention Trial

https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/article-abstract/616450

11 Total serum cholesterol and cancer incidence in the Metabolic syndrome and Cancer Project (Me-Can).

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23372693

12 Serum cholesterol and cancer risk: an epidemiologic perspective

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1503812

13 Serum cholesterol and hemorrhagic stroke in the Honolulu Heart Program

http://stroke.ahajournals.org/content/20/11/1460.short

14 Ann Nutr Metab 2015;66(suppl 4):1–116

https://www.karger.com/Article/Pdf/381654

15 http://www.healthdata.org/japan

16 Ann Nutr Metab 2015;66(suppl 4):1–116 p6

https://www.karger.com/Article/Pdf/381654

17 Meta‐analysis of large randomized controlled trials to evaluate the impact of statins on cardiovascular outcomes

https://bpspubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1365-2125.2003.02060.x

18 Statins and All-Cause Mortality in High-Risk Primary Prevention

https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/416105

19 Adherence with statin therapy in elderly patients with and without acute coronary syndromes

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12132976/

20 https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/197989

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